Contexte

Copyright : Daniel Garcia/CEA

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Traitement phytosanitaire

Les produits phytopharmaceutiques, le revers de la médaille
Les produits phytopharmaceutiques, appelés aussi «phytosanitaires», sont destinés à protéger les plantes, le plus souvent les cultures, contre les insectes, les maladies et les mauvaises herbes. Bénéficiant de l’essor de la chimie de synthèse d’après-guerre, ils ont été employés de façon intensive depuis plus de 50 ans. Si ces molécules actives ont participé à la maîtrise des ressources alimentaires des pays de l’hémisphère nord, elles sont cependant aujourd’hui fortement décriées du fait de leurs effets sur l’environnement et la santé publique.

Un constat alarmant
De nos jours, l’agriculture intensive, encouragée par la mise en place de la Politique Agricole Commune d’une part, et par la mondialisation de l’économie mondiale d’autre part, constitue une source de pression importante sur l’environnement. D’après l’Observatoire des Résidus de Pesticides , en France, plus de 90% des eaux de surface analysées seraient contaminées. La lutte contre leur dissémination constitue dorénavant l’une des priorités de nombreux programmes environnementaux européens (Water Framework Directive 2000-2009) et nationaux (plan Ecophyto 2018 p.e.).

En savoir plus sur les produits phytosanitaires.

Réduire l’impact des pesticides sur l’environnement
Comment ? Par la diminution du nombre de traitements, des quantités de produits utilisés ainsi que par l’utilisation de nouvelles molécules plus ciblées. Cette réduction passe également par le contrôle des rejets finaux issus du remplissage et du lavage des appareils de traitement et des tracteurs (arrêté du 12 septembre 2006). D’après une étude préliminaire réalisée sur l’exploitation pilote du projet, entre 3 et 7 grammes de matières actives par hectare traité et par an seraient rejetés dans l’environnement par ce biais, soit entre 360 et 800 tonnes de matières actives sur l’ensemble des surfaces agricoles en Europe.

Depuis l’arrêté du 12 septembre 2006, les agriculteurs sont tenus de traiter leurs effluents phytopharmaceutiques. A la possibilité de les épandre au champ, ils se sont vus proposer d’autres solutions pour traiter leurs effluents : le recours à une société spécialisée ou bien l’acquisition d’un procédé de traitement reconnu par le Ministère en charge de l’écologie.

Aujourd’hui aucune donnée précise n’indique le taux d’équipement des exploitations agricoles en matière de traitement des effluents mais il semblerait qu’à l’échelle nationale 10% seulement des exploitations en sont équipées et ce malgré l’attribution de subventions de l’Etat pour favoriser leur acquisition. Le faible équipement des exploitations agricoles en France ainsi que les contraintes générales liées au traitement des effluents (charge de travail supplémentaire et coût associé) entraîne des écarts importants entre la réglementation et les pratiques observées sur le terrain (constat réalisé durant le projet).

Malgré la mise en place des politiques pour réduire l’impact des pesticides sur l’environnement, en France et depuis 2009, la consommation en pesticides stagne, elle a même augmenté de 2011  à 2014 [3]. Si la tendance actuelle est de promouvoir des pratiques agricoles moins consommatrices en pesticides, le consensus n’existe pas autour des « bonnes pratiques » en matière de traitements phytosanitaires au sein de la profession. Et même si une partie des agriculteurs condamne le modèle « productiviste » dominant, les mutations des modes de productions sont lentes et difficiles à mettre en place.

Copyright : Daniel Garcia/ CEA Cadarache
Point d’eau servant de zone de remplissage et de rinçage du pulvérisateur, à proximité directe des voies de circulation des eaux de surfaces